Lettres à maman par-delà de l'enfer - Ingrid Bétancourt
Le 24 octobre 2007, les FARC ont besoin de donner aux autorités des preuves de vie de leurs otages. Ils leur demandent donc d'écrire une lettre à leurs proches, au pied levé.
Ingrid Bétancourt commence la sienne à 8h34. Elle l'adresse à sa mère, "Mamita". Les mots s'entrechoquent, entre tendresse infinie, réconfort et encouragements. Ingrid, qui écrit dans l'urgence, trouve suffisamment de force intérieure à puiser en elle pour parler de ses conditions de détention, pour dire qu'elle "n'a envie de rien pour rester libre de ses désirs", de ce à quoi elle s'accroche, la voix de cette mère qu'elle entend à la radio est son "cordon ombilical" entre son enfer et le monde. Et ceux qu'elle aime. Elle se libère, pèse en même temps ce qu'elle dit, parle du deuil de son père qu'elle ne peut pas terminer sans pouvoir parler avec Astrid, sa soeur, de ses doutes mais aussi de sa foi en Dieu et dans la vie. Ses mots sont d'une extrême justesse, tout en retenue. Mais quelle force ! Ils sont si plein d'amour qu'ils sont universels... et en même temps d'une lucidité déconcertante.
Sa pensée va ensuite à ses enfants, Mélanie et Lorenzo Delloye-Bétancourt. Même enfermée en pleine jungle, elle leur donne toute sa confiance, leur dit à quel point elle est fière d'eux, les conseille sur leurs choix d'études, combien elle leur fait confiance pour la vie qu'ils ont à mener. Même privée de liberté, elle garde pour chacun un vocabulaire spécifique et tendre... qu'ils soient son "soleil de printemps" ou son "roi des eaux bleues". La mère que je suis est forcément sensible à cet accompagnement par delà du fossé qui les sépare. Un accompagnement solide et confiant. Il y a aussi ce passage qui me touche beaucoup. Celui qu'elle adresse à Sébastien, le fils de son ex mari, l'associant à ses propres enfants. Elle lui dit que sa couleur préférée, c'est le bleu de ses yeux... et lui demande pardon de ne pas avoir compris dès le départ qu'elle l'aime comme il est.
Paragraphe après paragraphe, Ingrid passe en revue ceux qu'elle aime, pas pour leur dire adieu, mais pour leur dire à quel point elle leur fait confiance (notamment à sa soeur et à son ex mari). Encore avec cette force calme et déterminée.
Ingrid Bétancourt commence la sienne à 8h34. Elle l'adresse à sa mère, "Mamita". Les mots s'entrechoquent, entre tendresse infinie, réconfort et encouragements. Ingrid, qui écrit dans l'urgence, trouve suffisamment de force intérieure à puiser en elle pour parler de ses conditions de détention, pour dire qu'elle "n'a envie de rien pour rester libre de ses désirs", de ce à quoi elle s'accroche, la voix de cette mère qu'elle entend à la radio est son "cordon ombilical" entre son enfer et le monde. Et ceux qu'elle aime. Elle se libère, pèse en même temps ce qu'elle dit, parle du deuil de son père qu'elle ne peut pas terminer sans pouvoir parler avec Astrid, sa soeur, de ses doutes mais aussi de sa foi en Dieu et dans la vie. Ses mots sont d'une extrême justesse, tout en retenue. Mais quelle force ! Ils sont si plein d'amour qu'ils sont universels... et en même temps d'une lucidité déconcertante.
Sa pensée va ensuite à ses enfants, Mélanie et Lorenzo Delloye-Bétancourt. Même enfermée en pleine jungle, elle leur donne toute sa confiance, leur dit à quel point elle est fière d'eux, les conseille sur leurs choix d'études, combien elle leur fait confiance pour la vie qu'ils ont à mener. Même privée de liberté, elle garde pour chacun un vocabulaire spécifique et tendre... qu'ils soient son "soleil de printemps" ou son "roi des eaux bleues". La mère que je suis est forcément sensible à cet accompagnement par delà du fossé qui les sépare. Un accompagnement solide et confiant. Il y a aussi ce passage qui me touche beaucoup. Celui qu'elle adresse à Sébastien, le fils de son ex mari, l'associant à ses propres enfants. Elle lui dit que sa couleur préférée, c'est le bleu de ses yeux... et lui demande pardon de ne pas avoir compris dès le départ qu'elle l'aime comme il est.
Paragraphe après paragraphe, Ingrid passe en revue ceux qu'elle aime, pas pour leur dire adieu, mais pour leur dire à quel point elle leur fait confiance (notamment à sa soeur et à son ex mari). Encore avec cette force calme et déterminée.
Ses compagnons de lutte ne sont pas oubliés, ni les dirigeants qui tentent des négociations, ni la France vers laquelle va une partie de son coeur... De la première à la douzième page de sa lettre, elle structure son monde en donnant plutôt qu'en se plaignant, mais elle explique quand même fermement ce qu'elle vit. C'est une leçon d'humanité...
A 15h34, elle s'arrête car ses tortionnaires viennent récupérer ses écrits. Ils sont regroupés dans ce livre paru aux éditions du Seuil, avec une réponse de Mélanie et Lorenzo. Environ 7€.
Je viens de fermer ce livre et je suis bouleversée.
Nikkos, j'ai pensé à toi en écrivant ce billet car je sais que tu as toujours suivi les actualités d'Ingrid Bétancourt.
On peut aussi retrouver des infos sur Ingrid Bétancourt et les autres otages des FARC ici.
On peut aussi retrouver des infos sur Ingrid Bétancourt et les autres otages des FARC ici.
le 21.05.08 à 11:59
dans Partages
- Lu 1313 fois
-
Article précédent - Commenter - Article suivant -
Discussions actives
Recherche d'articles
Derniers commentaires
- Laurine - Jalousie, quand tu nous tiens... #9
- Anonyme - La géante du Titanic et le scaphandrier - Compagnie Royal de Luxe #9
- Anonyme - C'est quoi, les élections municipales ? #7
- Anonyme - Une langue des signes dont on peut se passer #3
- Anonyme - Rire #14
- Anonyme - P'tits bonheurs - Patrick Marqué #17
- saréa - Mais pourquoi le ciel est-il bleu ? #3
- Anonyme - Noires douleurs #12
- Anonyme - Lili - Agnès Lacor et Gwen Le Gac #3
- Anonyme - Pour ne pas fermer les yeux sur les mutilations sexuelles #6
Commentaires
merci
Ma petite fille au grand coeur....merci pour la réference de ce livre d'Ingrid Bétancourt qu'il faut avoir lu si on a un coeur de mère....comment ne pâs fondre devant tant de courage et de ténacité malgré les sevices endurées et la séparation d'avec ses très proches.....avec quel déchirement elle doit vivre celà....et on frémit en pensant que çà porrait nous arriver....il FAUT absolument acheter ce livre c'est tout ce qu'il nous reste de moyen de l'aider a nous pauvres mortels....merci a Elle de bien vouloir partager de si intimes moments ....que l'on aime a garder pour soi
Gd Mozer - 21.05.08 à 16:35 - # - Répondre -
← A Gd Mozer
Tu l'as lu, déjà ?
lespetiteschoses - 21.05.08 à 18:47 - # - Répondre -
Ingrid
Non mais je compte bien le faire suite a tes renseignements....bisous
Gd Mozer - 23.05.08 à 11:46 - # - Répondre -
Ne pas oublier!
Je n’ai pas lu ce livre, on m’en a parlé et ce que tu écris ici le confirme:
Livre sans doute bouleversant
Je repense à cette marche (en lien) et constate sur de nombreux Blogs qu’elle et tous les otages ne sont pas oubliés.
Merci de tes coms déposés chez LP, bon samedi.
Louis-Paul - 23.05.08 à 13:58 - # - Répondre -
← "Joli" défilé
Merci pour ces photos, Louis-Paul. Quel cortège impressionnant !
lespetiteschoses - 26.05.08 à 18:56 - # - Répondre -