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Les petites choses

Le prix de la liberté

Elle se balade depuis pas mal d'années déjà entre France et Algérie. Elle est originaire de là-bas et est venue en France avec son mari. Deux enfants sont nés. La violence conjugale l'a poussée à le quitter malgré le poids de la famille et de la coutume. Il est reparti au pays avec les enfants.

Par amour pour ses gamins, elle a traversé la Méditerrannée et a accepté de revenir à la maison... deux enfants nouveaux sont arrivés. Mais la violence a repris de plus belle et elle est repartie avec les deux plus petites, cette fois. 

Le mari est revenu en France, où se trouvaient déjà ses frères et soeurs pour la plupart, et ceux de sa femme aussi, tous avec un permis de séjour... Il a obtenu le sien. Elle, est est rentrée par la petite porte, sans papiers. Et a galéré, dans la clandestinité et grâce à sa famille qui tous les mois lui a donné un peu d'argent pour vivre. 

Ses deux grands enfants sont maintenant français et la troisième aussi, car elle vient d'avoir 18 ans. La petite dernière, pas encore, elle n'a que 10 ans. Avoir trois enfants français, ça ne suffit plus pour avoir le droit de vivre ici. 

Les associations qui la soutiennent ont dû batailler et négocier entre elles, car le mari violent, qui la laisse tranquille à présent, avait fait de fausses déclarations pour obtenir ses papiers, disant qu'elle était toujours là, avec lui. Il est bien implanté dans un des quartiers de la grande ville où il a posé ses valises. Bien connu aussi pour ses écarts avec les femmes... Personne n'avait tellement envie d'aller contre lui.

Elle s'est tue sur la violence pour qu'il accepte enfin de reconnaître qu'ils sont séparés et qu'elle s'occupe de leur fille, la petite dernière... Un silence qui vaut cher mais qui se montre -malheureusement- payant. 

Elle est en passe de recevoir son permis de séjour. Et son droit de travailler. Pour vivre, enfin, comme ses trois enfants français. Et assurer à la quatrième qui ne l'est pas encore un avenir digne de ce nom.

J'envoie un clin d'oeil à Flo Py, pour lui montrer que même dans cette actualité là, il peut y  avoir des fins heureuses. Ce billet fait écho au sien... Un soupçon d'espoir.

le 05.04.08 à 13:13 dans Regards sur le monde - Lu 1412 fois - Version imprimable
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Commentaires

Bonsoir Marie
Tu as raison : il faut aussi parler des histoires qui finissent bien, ne serait-ce que pour garder le moral et le courage de se battre pour toutes les autres à l'épilogue moins heureux. Mais bon sang, un pays qui oblige à se battre pour faire valoir des droits aussi évidents est-il vraiment en bonne santé ?...
Plein de bises et bonne soirée !

PS : Merci pour le clin d'oeil :-)

Flo Py - 05.04.08 à 22:43 - # - Répondre -

Comme la liberté peut coûter cher hélas...

Tiphaine - 06.04.08 à 00:04 - # - Répondre -

Le droit.....

Merci aux asso et a tous ceux et celles qui se battent pour que soit reconnu les droits des personnes en marge de notre bonne société......il reste encore beaucoup de travail a effectuer pour parvenir au respect de chaque etre humain....qu'il soit d'ici ou d'ailleurs.....et pour qu'il ait le droit de parler....celui d'etre écouté....et ensuite reconnu.....et respecté dans ses choix et ses motivations.....

Gd Mozer - 14.04.08 à 17:50 - # - Répondre -

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