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Les petites choses

Miroir, mon beau miroir...

C'est l'agitation la plus totale dans la maison. Les plus petits sont impatients d'aller se promener, les plus grands sont déjà dehors et tapent au carreau, tandis que nous aidons les hommes à finir les préparatifs... Avec tout ça, nous sommes encore en tenue de nuit, les cheveux en bataille. Nous promettons de rejoindre au pas de course toute la meute aux jeux de plein air dès que nous serons douchées et habillées.

La porte se referme sur le dernier partant et nous allons dans la salle de bain. Nous entendons les voix de notre petit troupeau devenir de plus en plus lointaines. Elle est en slip devant le miroir. J'ai le pantalon sur les chevilles, à l'affût de quelque poil rebelle.

Elle me regarde et me dit : "T'as le bide moins gros que le mien !" Je regarde à mon tour et je réponds : "Ouais, mais moi, j'ai la peau plus fripée ! Et ça date de la grossesse de Crapouillot ! Toi au moins, si tu maigris, tu n'auras pas de vergeture !" Elle me dit qu'elle en a, me montre où et m'explique que de toutes façons, elle a toujours eu du bide. "Mais moi, la peau est vraiment abîmée ! Tiens, touche ! Tu verras !" C'est le départ de la discussion... J'ai plus de rides, elle a plus de seins, j'ai des grosses fesses, elle a des jambes plus fines, elle est plus carrée, je n'ai pas de cerne sous les yeux. L'une en face de l'autre, nous nous détaillons pièce par pièce : rides, état des seins, de la peau, de face, de profil, comparaison de la fréquence de repousse des poils, étude des solutions proposées par l'autre, cellulite, peau d'orange, grosseur des bourrelets...

Nous sommes l'une en face de l'autre, dans des postures et des tenues qui, c'est le moins qu'on puisse dire, ne nous mettent pas à notre avantage. Pas de compétition ni de jalousie entre nous. De commentaires salaces en franche rigolade, nous sommes comme devant un miroir déformé, où les imperfections de l'une sont pareilles que celles de l'autre mais pas au même endroit. On se touche, on se tire la peau pour que l'autre puisse mieux voir, on grimace, on s'observe.

Le téléphone sonne... Ce sont les hommes qui se demandent quand on va arriver... On rit comme des baleines et on saute dans la douche.  Tant pis pour le sport, c'est en voiture qu'on les rejoindra, tout en se disant qu'avec les rires, on a déjà pas mal fait travailler nos abdos !

Merci Magali, pour cette bonne crise de rire...  Je suis heureuse de t'avoir.

le 14.05.08 à 01:10 dans La vie est un arc-en-ciel - Lu 1353 fois - Version imprimable
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Commentaires

JE TIENS A PRECISER

Je tiens a préciser à l'ensemble de la blogosphère que je n'ai pas de poil :-)

Au fait Marie, tu n'as pas mentionné notre reflexion sur les effets pervers de l'attraction terrestre! ;-)

Mais je te remercie pour ce moment où malgré le poids des ans (on ne peut pas mieux dire!) j'avais l'impression d'avoir 18 ans et je me sentais légère.

magali - 14.05.08 à 12:59 - # - Répondre -

A l'ensemble de la blogosphère

Bon, bon, bon... c'est moi qui descends du Yéti...

Et c'est vrai que j'avais oublié le passage sur les méfaits de l'attraction terrestre. 

Je me retrouve dans la troisième phrase. J'ajouterai que j'ai eu l'impression qu'en plus d'être légère, d'avoir l'impression d'avoir 18 ans, en ta présence, je me sentais être moi. Tout simplement. Et ça, c'est vraiment précieux ! Alors merci à toi aussi .

Je t'ai déjà dit que je t'aime, toi ?

lespetiteschoses - 14.05.08 à 14:47 - # - Répondre -

Didier - 14.05.08 à 22:14 - # - Répondre -

Si j'ai bien tout compris...

... l'idée donne ce texte, superbe.

lespetiteschoses - 15.05.08 à 11:33 - # - Répondre -

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