Les petites choses

Il est passé avec sa femme à la Commission des Recours de l'OFPRA pour que l'Etat examine de nouveau sa demande d'asile politique. Il avait passé des mois à trouver les papiers adéquats, à les faire traduire par une personne agréée (et rémunérée). Il avait plusieurs fois rencontré l'avocat spécialisé (grassement payé), devant à chaque fois acheter un titre de transport pour se rendre à la capitale (pas d'annexe en province). Beaucoup d'argent. D'énergie. De l'espoir aussi.

La sentence est tombée : recalé ! Ils ont trouvé que le discours n'était pas convaincant. Que les documents fournis n'assuraient pas une authenticité certaine. Ils ont envoyé un courrier qui en quelques lignes balaie tout horizon serein... comme pour la plupart des personnes qui passent par cette commission.

"Je suis très déçu, je pensais que cette fois-ci, j'allais pouvoir être libre !", il me dit, freinant les larmes qui lui montent aux yeux.

 

 

Autour de nous, nos enfants jouent, insouciants. La vie malgré tout. Pour combien de temps ?